Maisonnette de Blanche

Elle n’avait jamais eu l’occasion d’entrer à Versailles… mais en rêvait, la petite Blanche, lavandière de son état…
Elle occupait seule une petite chaumière aux postes du bourg, et chantait toute la journée, été comme hiver, devant le petit lavoir de sa modeste demeure… Pours quelques Louis elle entretenait le linge de nobles gens, que les domestiques lui apportaient…

Parfois elle voyait passer quelques cavaliers pressés sur des montures rutilantes…
Aurait-elle un jour l’occasion de livrer elle-même du linge en quelques chambrées du château ? Apercevoir quelques nobles messieurs, ou belles dames ?

Son sourire ne la quittait pas tout comme son rêve… La petite Blanche avait de la personnalité, et le goût de l’inconnu… Ses songes la berçaient comme une musique, elle pensait qu’ils se réalisaient à force d’y penser…

Peut-être n’avait-elle pas tout à fait tort… la réalisation n’est-elle pas le prolongement du rêve ?

le froid commençait à sévir sur le petit Bourg de Versailles...
Les fines mains de Blanche étaient menées à rude épreuve au contact de l’eau froide du lavoir... pourtant son doux visage rieur n'exprimait aucunement l'ingratitude de sa tâche...

Dès le lever du jour, elle allumait le feu sous la grosse marmite qu'elle remplissait de l'eau du puits à laquelle elle mêlait de la cendre quand elle n'avait pas l'occasion ou bien l'argent pour acheter du savon...
Ce produit était rare et coûteux, et les colporteurs n'en rapportaient pas souvent de Marseille...
Pendant que l'eau chauffait, elle changeait celle des deux bacs du lavoir.

Quand l'eau se mettait à bouillir enfin, elle y trempait le linge qu'elle remuait avec un bâton, puis le brossait et le battait sur la planche posée sur le rebord du lavoir... enfin le rinçait une première fois puis le passait dans le deuxième bassin pour finir...

L’essorage était pour elle la partie la plus épprouvante, ses pauvres mains sorties de l'eau glacée et mordues par le froid, elle tordait comme elle pouvait le linge avant de le faire sécher sur des fils qu'elle avait tendus entre deux chênes...

Le soir tard, après la tombée de la nuit, et aussi le matin très tôt, elle entretenait le feu du poêle à l'intérieur de sa maisonnette et y régulait la chaleur des divers calibres de fers... des gros et lourds pour le lin des draps, au petits et plus maniables pour les festons de dentelles garnissant les robes de ces dames...

Parfois elle faisait quelques menus travaux de couture, raccommodage, ou découpes de jupons, broderies d’initiales ou blasons sur linge de maison... cela sur commande...

Gabriel avait entendu dire qu'il y avait une lavandière au Bourg, aussi décida-t-il de prendre un gros sac qu'il chargea sur ses épaules et c'est en sifflotant que le jeune Duc alla travers le Bourg, saluant joyeusement les personnes qui croiser sa route.

Lorsqu'il arriva au lieu dit il vit la petite lavandière dehors, entrain de laver le linge d'autres clients sans doutes.
Gabriel s'approcha et lui parla gentiment.

Bien le bonjour dame Lavandière, je me présente, Gabriel de Nerval, Duc de Nevers...j'ai entendu dire que vous pourriez peut-être laver mon linge, et euh...j'ai apporter mon sac en fait déjà..

Gabriel posa le lourd sac a ses pieds, et lui lança un regard d'excuse.

Je suis désolé il y en a peut-être beaucoup, mais je payerais ce qu'il faudra gente dame.

Elle brossait énergiquement un drap de lin quand une voix la fait lever les yeux…
Ses prunelles noisette se posentt sans émois sur l’homme de prestance qui lui fait face au vu de sa vêture…
Un sourire, lui fait signe de poser le sac et plongeant le linge dans le lavoir se redresse enfin…
D’un geste rapide s’essuie les mains à son tablier, esquissant une légère révérence les yeux rieurs…

Enchantée monsieur le duc … Blanche… Pour vous servir…
Puis s’approchant du feu pour y tendre les mains, continue…

Votre linge sera bien soignée n’ayez crainte, dites-moi seulement si vous le voulez rapidement… car le temps ne se prête point au séchage rapide en ce moment… Si quelques vêtement vous font défauts je pourrai les faire passer ne priorité, et sécher à l’intérieur près du poêle…
Je peux vous faire des travaux de couture aussi…
Le repassage bien sûr est compris dans le prix…

Se retourne pour lui faire face légèrement rosissante… le froid sans doute… ou les prunelles d’eau claires du jeune noble…

Préférez-vous que je vous le livre ? ou convenons nous d’un jour pour que vous le récupériez ?

La lavandière avait une voix douce et claire...

Votre linge sera bien soignée n’ayez crainte, dites-moi seulement si vous le voulez rapidement… car le temps ne se prête point au séchage rapide en ce moment… Si quelques vêtement vous font défauts je pourrai les faire passer ne priorité, et sécher à l’intérieur près du poêle…
Je peux vous faire des travaux de couture aussi…
Le repassage bien sûr est compris dans le prix…

Le jeune Duc eut la tête qui se mit a tourner devant autant de paroles débitée d'un coup, aussi il eut l'air lointain, puis se reprit.

Oh et bien...non cela ne presse pas j'ai encore de quoi tenir quelques temps, je ne voudrais pas vous surcharger voyez vous...

Gabriel remarqua son air rose et lui sourit gentiment avant de reflechir puis de lui donner une réponse approprié...

Humm et bien le sac est quand même lourd...je vous enverrai mon carrosse pour vous conduire en mon Hotel, si vous le voulez bien.

A la bonne heure! Reprend-elle aux précisions du duc… Je ferai de mon mieux quand même….

Elle avait envie de lui faire plaisir à ce jeune homme courtois et si aimable en vers son humble personne… Réfléchie rapidement et continue…

Envoyez votre voiture dans trois jours, vos effets seront prêts et comme neuf…
C’est un honneur pour moi de servir votre seigneurie…

Puis d’un petit rire cristallin…
Je vous livrerai donc le linge en carrosse comme une dame !

Esquisse une révérence plus marquée…
Pardonnez-moi mais le battoir m’attend…

Retourne à son lavoir pour y rincer le drap…

(voir les précédents)
https://monarchy.forum-nation.com/le-bourg-f18/rp-l-antre-de-jezabel-t117-45.htm

La Gladys avait repéré le lavoir et la lavandière en conversation avec un homme des plus séduisants et paraissant de noble lignée, le matin même…

Il fallait sur le champs nettoyer et remettre de l'ordre en sa tenue...

Son pas décidé la fait se presser vers la maisonnette bien entendu endormie à cette heure…
Rien ne l’arrête la rombière…

Des pieds et des mains tambourine à la porte close… jusqu’à ce qu’une lueur lui indique le réveil de l’occupante…

Blanche s'était endormie fort tard dans la nuit ayant repassé une bonne partie de la soirée les chemises du duc de Nevers, mis à finir de sécher les pantalons près du poêle, plié les draps dans lesquels elle avait glissé quelques brins de lavandes en attendant le coup de fer du lendemain...

Épuisée mais contente de sa journée, car se disait-elle, elle pourrait livrer le linge dès la fin de journée le lendemain, s’enorgueillait de son savoir faire à servir sa clientèle dans les plus brefs délais...

Elle s'était donc endormie du sommeil du juste, décidée à se lever assez tôt pour finir de préparer sa commande...
Pour se lever tôt, ce fut le cas quand la bicoque se mit à trembler sous le tintamarre de coups répétés à la porte d'entrée...

Encore chancelante enfilant un peignoir,, elle descend l'escalier de bois d'un pas mal assuré, les yeux encore fatigués...
Ôte la lourde traverse de sécurité et fait tourner la clé dans la serrure.

Le réveil est brutal à la vue de la visiteuse....

Mais qu'est-ce... Entrez madame... Reconnaissant malgré tout en la personne une femme de rang...
Que puis-je faire pour vous... Continue-t-elle la détaillant discrètement tout en se doutant un peu de la réponse...

Enfin le bruit de quelqu’un qui s’affaire derrière la porte, puis une clef qu’on tourne, la vieille s’engouffre dans la maisonnée avec l’air glacé de la nuit humide, manquant de renverser la jeune femme encore tiède des draps de son lit…
Sans préambules édicte ses volontés…

Vous êtes lavandière non ? Alors cela se voit, il me semble…
Je souhaiterais que vous nettoyez sur le champ ma robe, et si vous disposez d’un coin adéquat, faire un brin de toilette… Je dois me rendre au château dans quelques heures…Mes autres toilettes m’ayant précédée d’un jour…

Se déshabille sans aucune manière… écartant délibérément du poêle les vêtements qui sèchent…
Image irréelle et burlesque d’une vieille en tutu de dentelles le postérieur tendu à quelques centimètres de la fonte du fourneau… Serrant dans sa main un drôle de petit flacon aux couleurs incertaines…

Tend le vêtement maculé de boue et humide à Blanche abasourdie…

La jeune femme quoique irritée par le sans gêne de la rombière esquisse un sourire poli… En d’autres circonstances elle aurait éclaté de rire…
Mais la vieille avait parlé de Versailles… Et ça l’intéressait la Blanche…
Ne pas, jamais écarter une éventualité, si minime soit-elle d’avoir un jour l’opportunité d’entrer au château…
Elle en rêvait comme une fillette de son prince charmant…
S’empresse de saisir la robe et la regarde en soupirant…

Les vêtements du duc attendraient un peu… elle avait de quoi agir…

Soit je ferai au mieux… En attendant vous pouvez monter à l’étage et vous débarbouiller dit-elle levant les yeux et souriant aimablement…